Nombre de nos clients et prospects nous interpellent sur le sujet du Green IT. Il faut dire que le numérique responsable est sur toutes les lèvres depuis quelques mois, surtout depuis que des lois et des actions publiques ont pris place dans le paysage de la RSE des organisations publiques et privées. Mais de quoi parle-t-on précisément et surtout quels sont les enjeux en termes de règlementation, de mesure et de reporting pour les entreprises qui évaluent leur impact environnemental et développent une démarche RSE structurée et volontaire.

Numérique responsable, vous avez dit numérique responsable ?

Selon le site numerique.gouv.fr, le numérique responsable se définit comme « une démarche d’amélioration continue qui vise à améliorer l’empreinte écologique et sociale du numérique. »

Si le numérique a été longtemps mis en avant pour son côté peu polluant (zéro papier, réduction des déplacements, etc.), ce n’est pas une immatérielle et ses effets positifs ne doivent pas être annulés par les effets induits sur l’empreinte environnementale des organisations.

Toujours selon le site gouvernemental, « le numérique responsable recouvre le Green IT pour réduire l’empreinte environnementale à l’échelle de la DSI, l’IT for green qui met le numérique au service du développement durable et la conception responsable des services numériques. »

Le numérique responsable consiste donc à utiliser les technologies numériques de manière éthique, durable et responsable en prenant en compte les impacts environnementaux, sociaux et même éthiques des technologies digitales et en travaillant à minimiser les risques associés à leur utilisation.

Les enjeux métier : quels impacts sur l’opérationnel ?

Depuis quelques semaines, le bruit fait autour de l’Intelligence Artificielle a remis sur le devant de la scène les problématiques liées à la mesure de l’empreinte carbone du numérique.

En outre l’ADEME et l’ARCEP ont rendu les résultats de leur étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050. En bref, si rien n’est fait, en 2030 le trafic de données aura été multiplié par 6 et le nombre d’équipements sera supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020, notamment avec l’essor des objets connectés.

En 10 ans, l’empreinte carbone du numérique en France augmenterait de plus de 45% (pour atteindre 25 Mt CO2eq) et à l’horizon 2050, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020.

Tous les métiers liés au digital vont avoir comme leitmotiv (et ambition) de participer aux efforts environnementaux en réduisant l’empreinte environnementale du secteur, notamment en travaillant sur plusieurs axes :

  • L’écoconception des outils et services numériques digitaux,
  • La réduction de l’empreinte carbone liée au fonctionnement des solutions digitales,
  • La durabilité et la réparabilité des produits,
  • Le reporting et la collecte des données associées en vue de les intégrer dans la démarche RSE globale de l’organisation

Cela impacte donc l’ensemble des métiers du secteur mais aussi chaque entreprise ou organisation où l’IT ne va plus sans le business (et où la réduction de la facture énergétique est de moins en moins un luxe…).

Les enjeux règlementaires : Que dit la loi en matière de mesure de l’empreinte environnementale du numérique ?

En effet, la demande croissante d’appareils électroniques, de serveurs et de datacenters a entraîné une augmentation significative de la consommation d’énergie et le recours aux datacenters ne devrait pas ralentir avec les migrations dans le Cloud en particulier. Une évolution qui devrait appeler rapidement des réglementations, dans un contexte où le réchauffement climatique s’accélère.

D’ailleurs à ce sujet, que dit la loi ?

  • Le nouveau référentiel général d’écoconception des services numériques (RGESN) a été lancé fin 2022 et accompagne les éditeurs de services numériques qui veulent concevoir des services numériques plus responsables. Il liste 79 critères permettant d’évaluer le niveau d’écoconception d’un service numérique et les actions à mener, sur les thématiques suivantes :  stratégie, spécifications, architecture, UX/UI, contenus, frontend, backend, hébergement. Il est le fruit du travail de la mission numérique écoresponsable « MiNumEco » (intégrant direction interministérielle du numérique (DINUM), ministère de la Transition écologique, ADEME et Institut du Numérique Responsable).
  • La loi pour la « Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique en France », ou Loi REEN votée en novembre 2021, prévoit que les communes et EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) de plus de 50 000 habitants doivent définir, avant le 1er janvier 2025, « une stratégie numérique responsable indiquant notamment les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale du numérique et les mesures mises en place pour les atteindre ». Cela nécessite un travail préparatoire au travers notamment d’un état des lieux comprenant « la mesure de l’empreinte environnementale du numérique ».
  • La loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) prévoit que l’actuel indice de réparabilité devienne un indice de durabilité avec de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité. Cela incite les consommateurs à allonger la durée de vie de leurs produits.
  • Un cyberscore pour les sites et réseaux sociaux majeurs (loi du 3 mars 2022) permettra prochainement de connaître le niveau de sécurisation des données sur les sites et réseaux sociaux fréquentés par les internautes avec des critères précis, un peu comme le principe du Nutriscore (prévu pour octobre 2023).

Les enjeux de reporting :  Comment collecter, corréler et produire les bons indicateurs pour la mesure de l’empreinte environnementale du numérique ?

Une question de plus en plus présente est apparue au sujet de la mesure de l’empreinte environnementale du numérique : quelles métriques utiliser ? Tout d’abord, il est fortement recommandé de digitaliser sa démarche en s’équipant d’un outil comme Izypeo pour limiter les erreurs et automatiser la collecte des données.

Voici quelques indicateurs et de métriques pour la mesure de l’empreinte environnementale du numérique responsable :

  • La consommation d’énergie est un indicateur clé qui peut être mesuré via des outils de supervision des datacenters, serveurs et appareils électroniques qui peuvent ensuite être réintégrés aisément dans Izypeo pour y être consolidés.
  • Les émissions de gaz à effet de serre liées au numérique (empreinte liée à la conception ou à l’usage) en utilisant des outils de suivi des émissions de carbone comme Izypeo Carbone par exemple (Arturia utilise notre outil pour mesurer l’empreinte carbone de ses produits).
  • Le recyclage des équipements électroniques est un indicateur de durabilité qui se mesure via le taux de recyclage des équipements électroniques par exemple (suivi du nombre d’appareils recyclés par rapport au nombre total d’appareils achetés).
  • L’impact social de l’utilisation des technologies numériques s’évalue en terme RH sur les politiques de confidentialité et de sécurité des données et d’efforts de formation et de développement des compétences numériques des collaborateurs.
  • L’empreinte carbone numérique est un autre indicateur qui mesure l’impact environnemental de l’utilisation des technologies digitales sur la chaîne de valeur d’une organisation incluant l’impact des serveurs, des centres de données, des appareils électroniques et des activités en ligne. C’est peut-être un des indices les plus parlants.

Ces données peuvent être intégrées aisément dans votre solution Izypeo grâce à une collecte de données automatique, semi-automatique ou manuelle issues de :

  • Votre ERP pour collecter des données en provenance des achats par exemple,
  • Votre SIRH pour obtenir des données relatives à l’impact social du numérique (formation, compétences, création de postes, etc.)
  • Votre outil de supervision informatique pour la collecte des consommations énergétiques des serveurs, des data centers et des réseaux, mesure des échanges entre applications, comptage du nombre de mails, etc.

En résumé, il existe plusieurs indicateurs et métriques qui peuvent être utilisés pour mesurer le niveau de responsabilité numérique d’une entreprise et les responsables RSE doivent travailler en étroite collaboration avec les DSI et Izypeo pour mettre en place des outils de mesure et de suivi qui seront ensuite consolidés dans Izypeo RSE pour le reporting ESG.

 

Pour plus d’information (à part ChatGPT), vous pouvez consulter les liens suivants :

https://www.arcep.fr/actualites/actualites-et-communiques/detail/n/environnement-060323.html

https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/publications/guide-pratique-achats-numeriques-responsables/demarche-numerique-responsable/que-prevoit-la-loi/

 

Et pour avancer sur le sujet, n’hésitez pas à nous contacter pour étudier votre projet de mesure de l’impact environnemental du numérique.